Démarrée au tournant des années 2000, la série Shoes est au coeur de la pratique artistique de Cyril Hatt qui la décrit ainsi :

Je prends des objets en photo en mode automatique parfois à l’aide d’un simple téléphone. Je ne cherche pas non plus à composer autour du sujet. Je ne fais  qu’un simple scan de la réalité.

Ma seconde pratique, celle de la sculpture, reste elle-aussi élémentaire. J’agrafe bout à bout les images telles qu’elle viennent pour construire un volume approximatif. C’est une technique qui pourrait s’apparenter à l’art brut. Ma pratique est ancrée dans le faire, la répétition du geste, l’instantanéité. Les œuvres résultantes sont le fruit d’une suite d’actions parfois hasardeuses et d’un assemblage plastique précaire.

Je joue avec l’image en tant qu’enveloppe. Les objets que je sélectionne sont choisis pour leur image. Ils sont vidés de leur substance et n’existent qu’en apparence. Ce sont, pour ainsi dire, des fantômes.

Ces « Shoes » sont reproductibles à l’envi par l’artiste, tout comme ces objets sont démultipliés par la société de consommation, d’où l’absence de date dans les légendes et autres références à ses œuvres du quotidien.